Vidéo Après avoir acheté et restauré une île des Philippines, il s'engage dans "la bataille du corail" pour repeupler les fonds marins

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Article rédigé par France 2
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Pangatalan est un confetti de terre, mais l'île pourrait servir de modèle à toute la planète pour la restauration de la faune et de la flore marines. "Envoyé spécial" a suivi le combat de Frédéric Tardieu pour sauver le corail de la baie de Shark Fin, dans les Philippines.

A l'ouest des Philippines, c'est un confetti de terre dans les eaux cristallines de la mer de Sulu. Pangatalan, avec ses 400 mètres de long sur 120 mètres de large, est le bijou de Frédéric Tardieu. Ce Marseillais et son épouse Chris ont réussi à sauver tout un écosystème. La restauration de cette île, polluée et déforestée quand ils l'ont achetée en 2011, en vue d'y passer leur retraite, leur a coûté quatorze années, et les économies de toute une vie.

Une fois la mangrove reboisée, l'ancien promoteur immobilier a réalisé que l'homme pouvait reconstruire ce que l'homme avait détruit. Il a créé une fondation, Sulubaaï ("la petite maison dans la mer de Sulu", en philippin), et obtenu des financements. Depuis la création d'une AMP (aire marine protégée) en 2016, des missions scientifiques sont réalisées sur l'île.

Laure de Ville d'Avray, une biologiste marine française, s'attelle avec Frédéric Tardieu au sauvetage de la baie. Ici, les fonds marins souffrent du changement climatique, mais aussi de la pêche à la dynamite. Une seule explosion "peut dynamiter vingt ans, cinquante ans de croissance, en un jour", explique-t-elle. "L'impact de l'homme, on n'imagine jamais que ça puisse être aussi dévastateur", soupire Frédéric Tardieu, pris d'"un haut-le-cœur" la première fois qu'il a plongé dans ces eaux. 

"Le corail, c'est la plus grande maison qui existe au monde"

Pour sauver les récifs coralliens, en piteux état, une technique de restauration originale et peu coûteuse a été mise au point. Dans des champs de débris instables, les colonies coralliennes ne peuvent pas croître normalement, il faut donc leur offrir un substrat dur pour qu'elles puissent se développer. Ce sont des supports en béton non polluant, fabriqués localement, sur lesquels sont fixés par une tige métallique des morceaux de coraux cassés repêchés dans les eaux environnantes.

En sept ans, Frédéric et ses équipes ont ainsi fixé plus de 2 000 fragments de corail, sur 300 récifs artificiels. Et les poissons n'ont pas tardé à réinvestir les lieux. Frédéric Tardieu : "Le corail, c'est l'habitat. Il n'y a pas que les poissons dedans, il y a tout un tas d'espèces, il y a des milliers d'espèces. C'est la plus grande maison qui puisse exister au monde."

Extrait de "Philippines : la renaissance d'une île", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 20 mars 2025.

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