Le pape François, engagé dans la lutte contre la désinformation
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C'est un engagement du pape François qui est plus méconnu que sa défense des migrants ou de la planète, la "maison commune". Le souverain pontife, mort lundi 21 avril à 88 ans, s'était prononcé plusieurs fois en faveur de la lutte contre la désinformation. Il a régulièrement dénoncé ce qu'il appelait l'ère des "fausses nouvelles". Il en parlait déjà en 2018 et il en a parlé encore il y a quelques mois seulement, en janvier, à deux occasions, d'abord après que le groupe Meta a décidé de mettre fin à son programme de fact-checking sur Facebook et Instagram et alors que X, le réseau social d'Elon Musk, était accusé de promouvoir des fausses informations, puis lors de la journée mondiale des communications sociales organisée par l'Église le 24 janvier, jour de la fête de Saint-François de Sales, le saint patron des journalistes, dans le calendrier.
Les fausses nouvelles sont un "péché"
Le pape François appelait à "désarmer la communication" dans un message écrit le 24 janvier dernier. Il fustigeait l'utilisation de "la parole comme une lame". Pour lui, les fausses nouvelles "non seulement déforment la réalité des faits, mais finissent aussi par déformer les consciences en suscitant de perceptions erronées de la réalité, et en créant un climat de suspicion qui attise la haine, porte atteinte à la sécurité des personnes et compromet la cohabitation civile et la stabilité de nations entières", affirmait-il dans un discours devant le corps diplomatique accrédité au Saint-Siège, le 9 janvier.
Le pape François les a comparées plusieurs fois à des "péchés", avec la même "logique du serpent" qui, selon la Bible, a poussé Eve à commettre le péché originel. Il écrivait lors de la journée mondiale des communications sociales de 2018 qu'il "faut démasquer en effet ce qui pourrait être défini comme "la logique du serpent", capable partout de se dissimuler et de mordre. C'est la stratégie utilisée par le "serpent rusé", dont parle le Livre de la Genèse, celui qui, au commencement de l'humanité, est devenu l'auteur de la première “fake news”. (...) Cet épisode biblique révèle donc un fait essentiel pour notre discours : aucune désinformation n'est inoffensive ; de fait, se fier à ce qui est faux, produit des conséquences néfastes. Même une distorsion apparemment légère de la vérité peut avoir des effets dangereux".
Ce n'était pas le premier pape à dénoncer les fausses informations. Paul VI l'avait fait avant lui en 1972, lors d'une des premières journées mondiales des communications sociales. Mais le pape François a modernisé le message en pointant aussi du doigt les innovations technologiques qui peuvent amplifier ou servir à créer des infox, comme les algorithmes des réseaux sociaux et leur logique purement économique au détriment des faits ou les intelligences artificielles qui peuvent permettent notamment de générer de fausses images.
Le pape, cible de fausses informations
D'ailleurs, le pape lui-même avait été la cible de plusieurs fausses informations, plus ou moins graves. L'image créée par IA du pape en doudoune a beaucoup fait parler d'elle, sans grande conséquence. Une IA a aussi été utilisée pour créer de fausses photos du faux mariage du pape François qui, en réalité, comme sa religion l'interdit, n'était pas marié.
Plus grave, le pape a aussi été accusé de trafic d'enfants et d'avoir été interpellé. Une fausse information datant de 2021, lancée à l'époque où il avait annoncé vouloir se faire vacciner contre le Covid-19. Infox relayé massivement dans les sphères QAnon, des complotistes soutiens de Donald Trump, comme le rapporte l'AFP.
Plus récemment, c'est la santé du pape qui a fait l'objet de fausses informations. Après son hospitalisation, il a été annoncé mort plusieurs fois, certains ont affirmé que le dessin animé Les Simpson avait même prédit son décès, comme l'ont noté Les Surligneurs, au point que le Vatican avait fait un démenti extrêmement détaillé sur son état de santé. Une grande transparence, assez inhabituelle, sur la santé du pape, comme un signe de cet engagement contre la désinformation.
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