Face à l’offensive Trump, l’industrie chimique européenne lance un message d’alerte

Prises en étau entre les États-Unis et la Chine, de nombreuses usines risquent en effet de fermer. Les industriels demandent un plan d’urgence.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Industrie chimique, Rotterdam (Pays-Bas), (photo d'illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)
Industrie chimique, Rotterdam (Pays-Bas), (photo d'illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

L’industrie chimique européenne, qui va des produits parapétroliers à la pharmacie, dit être prise en étau entre les États-Unis, avec les droits de douane, et la Chine, avec ses faibles coûts de production. L’association France Chimie, qui défend les intérêts du secteur, va jusqu’à chiffrer le nombre d’entreprises menacées : 47 sites dans l’hexagone, et de 200 à 350 dans l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Pour éviter cela, les industriels appellent au montage d’un plan d’urgence. Ils craignent notamment que le contexte de conflit commercial entretenu par Donal Trump ne fasse qu’amplifier de la part de la Chine la tentation du dumping social, c’est-à-dire la baisse des coûts de productions – les charges sociales sont déjà très faibles en Asie – qui entraînerait encore plus à la baisse le prix final des produits vendus, voire la vente à perte, pour tenter de trouver de nouveaux débouchés aux marchandises freinées par les surtaxes douanières américaines. Ce que redoutent particulièrement les industriels européens, c’est le flux massif de marchandises qui serait redirigé vers l’Europe pour éviter les États-Unis.

Entre 150 000 et 200 000 emplois menacés en Europe

L’argument des entreprises de la chimie est de dire que de nombreux emplois sont menacés à cause d’une très probable baisse de leur chiffre d’affaires. France Chimie évalue entre 150 000 et 200 000 le nombre d’emplois menacés dans le secteur à l’échelle européenne dont 15 à 20 000 en France. La guerre commerciale menée par Donald Trump s’ajoute au fait que la Chine a beaucoup investi dans des usines ultra-modernes, devenues ultra-compétitives.

Selon ses projections, France Chimie estime que 10 à 20 milliards d’euros de produits exportés par Pékin pourraient inonder l’Europe qui n’applique aujourd’hui que 3% de droits de douanes sur les produits chimiques. Et puis il y a la question de l’environnement. Car si la production européenne est bien encadrée, les produits fabriqués en Asie le sont beaucoup moins. D’où l’appel des industriels à la mise en place d’un plan de soutien qui aille bien au-delà du pacte européen pour une industrie propre présenté récemment par Bruxelles.

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