"C'est magique, c'est la vie" : Au Brésil, l'école de samba de Vila Isabel se prépare pour le carnaval

À l'approche des festivités, danseurs, chanteurs et musiciens répètent même en pleine semaine. Car le carnaval de Rio de Janeiro n'est pas qu'une fête, c'est aussi une compétition entre les différentes écoles de samba de la ville.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Mathieu Albertini
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Des membres de l'école de samba de Vila Isabel lors de la dernière nuit du défilé du Carnaval au Sambadrome, à Rio de Janeiro, Brésil, le 13 février 2024. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)
Des membres de l'école de samba de Vila Isabel lors de la dernière nuit du défilé du Carnaval au Sambadrome, à Rio de Janeiro, Brésil, le 13 février 2024. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)

Au Brésil, comme chaque année, on se prépare au carnaval. Des millions de personnes s'apprêtent à festoyer dans les rues de Rio de Janeiro du 28 février au 8 mars. Entre fanfares de rue et écoles de samba, le carnaval est à la fois une ode à la folie, une compétition et des traditions qui se transmettent de génération en génération. À Rio, l'ambiance est déjà survoltée.

Il fait très chaud, les corps suintent, les bières se vident et les gorges se déploient pour chanter les rythmes du nouvel hymne de l'école de samba que tout le monde connaît déjà par cœur. On est ici en pleine semaine, dans le quartier de Vila Isabel. Helena, d'un âge déjà bien avancé, n'a jamais raté un carnaval de sa vie. "Le carnaval, c'est magique, c'est le bonheur, c'est la vie", s'exclame-t-elle.

"Notre peuple a besoin de cette magie pour oublier les problèmes !"

Helena, une habitante du quartier de Vila Isabel

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On est à deux semaines du début des festivités, mais Gisèle et ses amis s'y préparent déjà depuis un moment. "On baigne dans ça depuis tout petit. Mais là, c'est presque la fin pour nous, parce qu'en vérité, le carnaval commence dès le mois d'octobre, avec les premières fanfares de rue, ou encore le choix des musiques pour le défilé", explique-t-elle. Il ne faut pas croire, le carnaval c'est physique. C'est très intense, il faut aussi être endurant pour bien profiter de cette immense fête.

La gloire pour l'école championne

Mais le carnaval, c'est aussi une compétition, avec des juges qui vont scruter les moindres détails. Les costumes, les danses, les chars, les musiques, tout est passé au crible lors du défilé au Sambodrome, une immense avenue dominée par des gradins. Les deux dernières écoles sont reléguées en deuxième division quand la gloire est promise à la championne. Vila Isabel n'a pas gagné depuis 2013 et Gustavo, musicien de l'école, espère que cette année sera la bonne. 

"On a de bons espoirs, mais on sait aussi que toutes les autres écoles font un travail grandiose. C'est à chaque fois une belle bataille."

Gustavo, musicien de l'école de samba de Vila Isabel

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Les écoles de samba, basées dans les banlieues ou les favelas, sont aussi un liant pour des communautés souvent délaissées par les pouvoirs publics. "C'est très important pour unir la communauté, ça donne de la force aux habitants, au quartier, il y a un travail social qui s'étend sur toute l'année et culmine durant le carnaval et ça proportionne un grand moment d'union", explique Guilherme.

C'est pour cette raison que l'incendie qui a eu lieu mercredi dans un entrepôt de déguisements de trois écoles de samba et a fait une vingtaine de blessés, a profondément choqué la ville. Reste que le carnaval est une aubaine pour Rio de Janeiro, qui s'apprête à recevoir près de six millions de personnes.

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