RECTIFICATIF. Au Brésil, une autoroute construite à travers la forêt amazonienne, la COP30 sur le climat dément tout lien avec l'événement

D'après la BBC, une quatre voies est en cours de construction à Belém, ville d'accueil de la COP30 en novembre.
Article rédigé par franceinfo
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La ville portuaire de Belém (Brésil) doit accueillir la COP30 du 10 au 21 novembre 2025. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)
La ville portuaire de Belém (Brésil) doit accueillir la COP30 du 10 au 21 novembre 2025. (PABLO PORCIUNCULA / AFP)

RECTIFICATIF : une précédente version de cet article expliquait qu'un projet d'autoroute avait pour but de "faciliter la circulation dans la ville" avant la COP30, sur la base de la BBC. Le secrétariat de la conférence a démenti cette information dans un communiqué : "Les travaux de construction de l'autoroute Avenida Liberdade à Belém (...) ne font pas partie des 33 projets d'infrastructure prévus pour la COP30." Nous avons rectifié l'article en conséquence et nous présentons toutes nos excuses à nos lecteurs. 


Des pelleteuses, des troncs d'arbres coupés empilés et une longue bande de terre mise à nu au milieu de l'Amazonie. Telle est la marque laissée par un projet d'autoroute en cours de construction à Belém, au Brésil, rapporte la BBC (en anglais) mercredi 12 mars. Ces images de la quatre voies, d'une longueur de plus de 13 km au cœur de la forêt tropicale, interviennent à quelques mois de la COP30, la 30e édition de la Conférence des Nations unies sur le climat, où des dizaines de milliers de participants sont attendus, du 10 au 21 novembre prochain.

Si l'article de la BBC rapportait que le projet avait pour but de "faciliter la circulation dans la ville" avant l'événement, provoquant un tollé international, le secrétariat de la COP30 a démenti ce point dans un communiqué (en anglais) : "Les travaux de construction de l'autoroute Avenida Liberdade à Belém ne fait pas partie des 33 projets d'infrastructure prévus pour la COP30", peut-on lire.

Sur son site, l'Etat du Para, où se trouve Belém, défend le côté "durable" de l'ouvrage, nommé "Avenue de la Liberté", évoquant notamment "34 passages pour la faune afin de garantir la sécurité des animaux qui vivent dans la zone" et des clôtures pour "protéger la végétation indigène, en maintenant la préservation de l'écosystème environnant et en empêchant les utilisateurs d'accéder aux régions bordant l'autoroute". Et de défendre un projet "essentiel pour la modernisation du réseau routier de la région".

Des riverains inquiets

L'autoroute inquiète toutefois les riverains. "Tout a été détruit. Notre récolte a été réduite. Nous n'avons plus les revenus nécessaires pour subvenir aux besoins de notre famille", témoigne un habitant auprès de la BBC. Plusieurs personnes s'alarment des impacts du projet sur l'environnement, alors que les forêts sont un écosystème clé pour la biodiversité et la séquestration de carbone.

La COP30, où les pays du monde entier mesureront l'ambition de leur action climatique au regard de l'accord de Paris signé dix ans plus tôt, doit d'ailleurs mettre un coup de projecteur sur l'Amazonie. Cette gigantesque région naturelle à l'écosystème crucial pour la régulation du climat mondial est en danger. La surface végétale détruite par des incendies au Brésil a ainsi augmenté de 79% en 2024 à 30,8 millions d'hectares, soit plus que la superficie de l'Italie, selon la plateforme de surveillance MapBiomas. Et l'Amazonie paye déjà un lourd tribut, avec 17,9 millions d'hectares ravagés, soit 58% du total.


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