Abattement fiscal des retraités : "Pas de tabou, dans la mesure où tout le monde contribue", indique la Fédération des associations de retraités

Il n'y aura "pas de tabou" sur les coupes budgétaires à réaliser pour dégager 40 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026 a déclaré, mardi 15 avril, le Premier ministre François Bayrou. L'expression est reprise sur franceinfo mercredi par le président d’honneur de la Fédération nationale des associations de retraités (Fnar) : il n'y a "pas de tabou, dans la mesure où tout le monde contribue", explique Sylvain Denis. S'il ne se dit "pas contre une participation à l'effort global", il trouverait "choquant de viser seulement les retraités" et invoque le principe de "solidarité" entre générations.

L'une des pistes envisagées par le gouvernement est de revenir sur l'abattement fiscal de 10%, accordé aux retraités pour alléger leurs impôts. Cela permettrait une économie "à peu près de quatre à cinq milliards d'euros", a avancé mardi le ministre de l'Industrie Marc Ferracci. Si cette piste est retenue, il y aura "toute une frange de retraités durement pénalisée", prévient Sylvain Denis. Sur les 16 millions de retraités français, la levée de cet abattement rendrait imposables 500 000 retraités qui ne l'étaient pas jusque-là. Le taux d'imposition pourrait également augmenter pour environ 8,5 millions de retraités.

Mardi matin sur franceinfo, le ministre de l'Économie, Éric Lombard a fait un distinguo entre les Français actifs et retraités. "Jusqu'à 60 ans, on perçoit assez peu de l'État" grâce au salaire versé par l'employeur et aux impôts payés, a-t-il d'abord indiqué. Avant d'ajouter : "Dès qu'on dépasse 60 ans, on touche beaucoup plus de l'État, parce qu'on perçoit une retraite et qu'on n'est plus malade. Et en même temps, on contribue beaucoup moins" avec les impôts.